La sécurité locale est la première des préoccupations des administrés, en vue des prochaines élections municipales de mars 2020, selon un sondage Odoxa/Fiducial. La sûreté demeurerait donc un enjeu majeur des élections depuis de nombreuses années.
Les élections municipales de mars 2020 approchent. Et, la plupart des programmes des candidats fait la part belle aux mesures en matière de sécurité. Pour cause, la sécurité locale reste la première des préoccupations des administrés, selon le baromètre Odoxa/Fiducial, en date du 19 juillet. "Citée par 50 % des Français, elle devance l’environnement (44 %) et le développement économique local (38 %)", révèle l'étude.
Ces priorités constituent le même tiercé qu’avant les élections municipales de 2014 mais dans un ordre différent. A l’époque, le développement économique était la priorité. Néanmoins, la sécurité reste un thème récurrent dès la fin des années 1970 au niveau municipal et national, avec des pics, comme en 2002. Lors de l'élection présidentielle, qui avait opposé Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen au second tour, 57 % des Français avaient évoqué spontanément la sécurité comme premier enjeu.
"Ce n'est pas un nouveau thème. Il s'agit là d'un enjeu permanent, un enjeu vital qui touche à la liberté d'être et de se déplacer. Ce sera donc toujours une des plus grandes préoccupations des administrés. Lorsque l'on ne se sent pas en sécurité, on ne se sent pas en liberté", tente d'expliquer le maire de Tours, Christophe Bouchet (MRSL).
Une hausse de la délinquance
Dans la préfecture d'Indre-et-Loire, la délinquance dans tous les domaines aurait baissé depuis près de dix ans. "Pourtant, la question reste récurrente", observe le maire.A quelques kilomètres du centre-ville tourangeau, la commune de Joué-lès-Tours a connu divers faits de délinquance ces dernières années : "Depuis 2019, il n'y a presque plus de faits majeurs. Mais la sécurité reste la plus grande préoccupation pour nos administrés", témoigne Lionel Audiger, élu chargé de la sécurité à Joué-lès-Tours.Même dans une ville comme Tours, qui n'est pas connue pour sa violence, la sécurité reste un enjeu majeur. La sécurité n'est pas là que pour réprimander les fautifs. Désormais, la sécurité est sollicitée pour la prévention et l'amélioration du cadre de vie.
D'autant plus que les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur montre une situation qui tend à se dégrader. Sur l'ensemble du territoire, les statistiques de 2019 fournies par les forces de l'ordre montrent une hausse des violences sexuelles (+ 12 %), des coups et blessures (+ 8 %) et des homicides (+76 décès), par rapport à 2018.
Pour l'année 2019, les statistiques de la #délinquance fournies par la #police et la #gendarmerie font apparaître une hausse significative des #violences sexuelles ( 11%), des violences intrafamiliales (+8%) et des homicides (+76 décès).
— Vie publique (@viepubliquefr) January 21, 2020
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"Les attentats qui se passent à l'extérieur de nos petites communes jouent toujours un rôle dans le sentiment d'insécurité", renchérit Lionel Audiger, en poste depuis 2016.
Plus d'agents, plus de caméras, des solutions efficaces ?
Depuis 2014, les deux communes d'Indre-et-Loire ont augmenté les effectifs de leur police municipale et ont surtout investi dans le déploiement des caméras de vidéo-surveillance, "sollicitées par beaucoup d'habitants", comme l'attestent de concert les deux élus.Selon un autre baromètre Odoxa/Fiducial publié le 4 février dernier, l'installation de caméras de vidéo-surveillance était une mesure "prioritaire" pour 49 % des sondés et "importante mais pas prioritaire" pour 40 %.
"La vidéosurveillance rassure mais elle joue désormais un rôle important dans les enquêtes. En 2014, très peu d'images été saisies dans le cadre des enquêtes. Maintenant c'est quasi-systématique", assure Lionel Audiger. L'élu à la sécurité explique également que l'augmentation de moyens n'est pas la seule solution pour lutter contre l'insécurité :
C'est un ensemble à prendre en compte. Les politiques de proximité sont également très importantes : des soirées dans des quartiers prioritaires, le développement du club de football, les médiateurs envoyés sur le terrain... Il s'agit d'un ensemble qui permet aux citoyens de se sentir plus en sécurité.